- PIÉMONT (géographie)
- PIÉMONT (géographie)PIÉMONT, géographieRégion du nord-ouest de l’Italie, le Piémont (25 400 km2) correspond d’abord, comme son nom l’indique, à la plaine située «au pied des monts», les Alpes et l’Apennin ligure, et fermée par les collines de Montferrat. Divisé en six provinces (Turin, Verceil, Novare, Cuneo, Asti et Alexandrie), il comptait, en 1990, 4 358 000 habitants.La montagne occupe, dans le Piémont, les deux cinquièmes du territoire. En l’absence de bordure sédimentaire, les massifs centraux entrent directement en contact avec la plaine, qui est à moins de cinquante kilomètres des sommets de plus de 4 000 mètres. Les schistes lustrés se trouvant à l’intérieur, les pentes y sont douces et les vallées assez larges; mais, pour atteindre la plaine, les rivières s’encaissent dans les schistes cristallins ou les roches vertes. Les vallées deviennent étroites et offrent peu de place aux établissements humains. Elles débouchent dans la plaine par des amphithéâtres morainiques (Ivrée au débouché de la Doire Baltée) et des cônes de déjection à matériel grossier et perméable portant les sols stériles appelés ferretti . Les hautes collines néogènes du Montferrat et des Langhe, disséquées en crêtes parallèles, pays pauvre et cloisonné, délimitent le bassin supérieur du Pô qui descend du mont Viso (3 841 m). La ligne de contact entre les collines et la plaine cultivable correspond à la répartition d’une partie des eaux infiltrées dans les amas de cailloux et de sable morainiques. Au-dessus de cette ligne des fontanili (résurgences) se sont établies les communications les plus faciles avec la Lombardie.La plaine est, elle aussi, loin d’être uniforme. Elle se divise imperceptiblement en terrasses sèches plus ou moins irrigables et en fonds de vallées humides, domaine par excellence des rizières. Remarquable est, dans le cas du Piémont, la coïncidence entre les limites géographiques, historiques et économiques. La région s’identifie à la zone polarisée par Turin, qui a tiré profit de sa position à la convergence des voies de communication des nombreux cols (cols du Montgenèvre, du Mont-Cenis, du Petit-Saint-Bernard, tunnels du Fréjus et du Simplon). L’influence de Milan ou de Gênes n’intéresse notablement que les marges orientales. La construction politique et la conscience régionale piémontaises se sont forgées lentement, à partir du XIVe siècle essentiellement. Le développement économique a bénéficié de deux atouts essentiels: la fourniture d’énergie par la montagne, distribuée aujourd’hui sous la forme élaborée d’énergie électrique grâce à son remarquable équipement en centrales hydrauliques, et la présence d’une bourgeoisie d’entrepreneurs et d’une population apte au travail de l’atelier. La Lombardie, mieux placée sur les voies reliant l’Europe centrale à la péninsule, bénéficie de cet avantage sur le Piémont. Un siècle après le percement ferroviaire des Alpes, l’achèvement des liaisons autoroutières avec les tunnels valdotains et les ports de Gênes et de Savone (en Ligurie) lui ont apporté un nouveau stimulant.Cet ensemble économique est dominé et orchestré par l’organisme urbain de Turin (952 736 hab. en 1992). Capitale de l’industrie automobile italienne (le groupe Fiat emploie à lui seul environ 290 000 personnes), elle diffuse ses activités et recrute ses travailleurs dans un rayon de cinquante kilomètres, jusqu’à Ivrée, Suse ou Pignerol.L’industrie automobile a favorisé le développement de petites et moyennes entreprises dans le plastique, le textile, le caoutchouc, le verre. L’électronique-informatique (Olivetti), la sidérurgie, l’électroménager, les boissons alcoolisées et la confiserie sont également présents. Le textile est prédominant dans la région de Biella. Les entreprises piémontaises ont une position forte sur le marché intérieur qui leur permet d ’affronter la concurrence internationale. Le pourcentage d’actifs employés dans l’industrie est plus important dans le Piémont (41 p. 100 en 1990) que dans l’ensemble du pays (32 p. 100). L’activité industrielle concerne plutôt le Piémont septentrional, situé sur l’axe Turin-Milan.L’agriculture s’est affaiblie (7 p. 100 des actifs contre 9 pour l’Italie en 1990) en raison des coûts de production trop élevés, de l’inadaptation du réseau de distribution, et de la petite dimension des exploitations. Elle est pratiquée essentiellement dans le Piémont méridional (19 p. 100 des actifs employés dans le primaire pour les provinces d’Asti et de Cuneo). Les principales productions sont les céréales (maïs), le riz (plus de 50 p. 100 de la production nationale), le lait, les fruits et le raisin destiné à la vinification. L’élevage bovin (plus de 1 million de têtes) occupe une place importante dans le revenu agricole.Le nombre des travailleurs employés dans le tertiaire (52 p. 100 des actifs) a doublé depuis 1950, en raison de la rationalisation de la production dans l’industrie.Durant la décennie 1981-1990, la population piémontaise a diminué de 2,7 p. 100 (le taux de natalité est un des plus faibles d’Italie alors que le taux de mortalité est un des plus élevés). Les villes de plus de 150 000 habitants sont toutes victimes de l’exode urbain (Turin a perdu 13 p. 100 de ses hab. sur la période), leurs habitants jugeant la qualité de vie médiocre (pollutions atmosphérique et acoustique notamment).
Encyclopédie Universelle. 2012.